Si l’on souhaite subvenir aux besoins en logement, en mobilité et en services pour cette population grandissante ainsi que pour les générations à venir sans compromettre la qualité de vie, il importe d’adopter une stratégie d’aménagement du territoire qui permette un développement durable de nos villes.

 

La Ville de Laval et la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) se sont dotées dans la dernière décennie de plans et de schémas d’aménagement qui délimitent clairement les secteurs voués au développement, mais également ceux destinés à être protégés ou conservés. Des affectations de densité permettent différents développements en hauteur, des aires TOD (Transit-oriented development) sont élaborées afin de concentrer les services à proximité des milieux habités, des Zones d’aménagement écologique particulières (ZAEP) sont délimitées et maints autres outils de développement y sont détaillés.

 

Non seulement ces outils permettent-ils d’éviter un développement désorganisé de nos quartiers et des espaces verts qu’il nous reste, ils permettent surtout à la population d’avoir accès à de l’information primaire très importante pour quiconque souhaite s’exprimer sur l’avenir du développement de sa communauté. Adoptés suite à des consultations publiques, ils permettent de plus de baliser le pouvoir d’octroi de permis de construction indépendamment des partis politiques au pouvoir.

 

La vision du territoire ne doit toutefois pas se restreindre à quelques parcelles délimitées et à la fonction dédiée que leur donnent les différents plans et schémas. La vocation de certains secteurs pour le développement ne doit pas devenir un chèque en blanc pour le saccage des écosystèmes. D’importantes questions doivent être gardées en tête si l’on souhaite effectuer un développement qui respecte la capacité de support des écosystèmes et permette l’épanouissement de tout un chacun.

 

Le développement projeté permet-il…

  • de maintenir en place des îlots de fraîcheur permettant à la population d’avoir accès à une ombre bienfaitrice et une température ambiante tolérable? 
  • de maintenir l’interconnectivité des écosystèmes fragmentés par le développement en question?
  • d’optimiser la gestion des eaux usées et de ruissellement afin que le réseau d’égouts ne soit jamais saturé?
  • d’améliorer la cohésion sociale en planifiant des lieux de rencontres et de divertissement?
  • d’améliorer l’expérience civique en aménageant des écoles, bibliothèques, CPE et autres organes institutionnels?
  • de soutenir une mobilité durable en incluant des aménagements qui favorisent les transports actifs et collectifs?
  • de favoriser une saine qualité de l’air à proximité des milieux les plus urbanisés?

 

Le CRE de Laval se pose ces questions lors de l’étude de chaque projet, car elles sont cruciales pour l’harmonisation des trames urbaine et naturelle qui n’ont d’autre choix que de se côtoyer dans nos villes. Il en revient aux personnes élues et aux promoteurs de se les poser également et d’écouter ceux et celles qui les verbalisent si l’on souhaite, encore une fois, que nos milieux de vie respectent la capacité de support des écosystèmes.