La forêt du ruisseau Barbe

La forêt du ruisseau Barbe

 

La forêt du ruisseau Barbe est un vaste territoire boisé, loti au cœur du quartier Fabreville, qui abrite un écosystème forestier d’une qualité telle qu’on n’en voit presque plus à Laval, ce qui lui confère une haute valeur écologique.

 

 

 

 

Elle est située au croisement des autoroutes 13 et 440, à la confluence de deux importants corridors écologiques qui traversent l’île Jésus de part en part et à l’intérieur desquels elle est reconnue comme un noyau de conservation. À proximité se trouvent la forêt Sainte-Dorothée, le marais St-Elzéar, ainsi que l’Oasis du Bergerac, qui sont autant d’habitats remarquables pour la faune, la flore et la population qui les entoure.

 

Quelques sentiers traversent la forêt du ruisseau Barbe, mais sa position excentrée par rapport au milieu habité adjacent, en plus de la présence des autoroutes qui lui servent de barrière géographique, ont contribué à en assurer la quiétude et l’intégrité écologique. Le regard s’y perd jusqu’à très loin dans les bois, à travers les grands arbres matures à la canopée dense et sombre, jusqu’à en oublier qu’on se trouve au coeur de la troisième plus grande ville du Québec.

 

Fait étonnant, mais surtout important: Il n’y a pratiquement aucune plante exotique envahissante dans cette forêt, ce qui peut en faciliter la conservation à long terme.

 

 

Sis sur un sol riche à la topographie inégale et orientée vers le nord, plusieurs types de peuplements forestiers se partagent le territoire. On y trouvera une grande érablière à sucre ponctuée de vieux hêtres, de chênes et de tilleuls, en plus d’une pléthore d’autres végétaux typiques des très vieilles forêts, dont un nombre important d’espèces de fougères. Une magnifique prucheraie domine le point le plus haut, alors que les dépressions plus humides sont principalement occupées par des érables rouges et des bouleaux jaunes.

 

Comme son nom l’indique, la forêt est traversée par le ruisseau Barbe. De tracé rectiligne, ce cours d’eau coule d’est en ouest au bas du versant qui descend vers le nord. Il traverse ensuite l’autoroute et bifurque vers le nord pour aller se jeter dans la rivière des Mille-Îles, un peu moins de quatre kilomètres plus loin. Ses abords argileux, où ses eaux débordent au printemps, sont colonisés par les érables argentés pour former de vastes marécages dans la forêt du ruisseau Barbe.

 

 

D’une superficie d’environ 21 hectares et occupant près de 60% du territoire de la forêt, ces marécages remplissent une foule de services écosystémiques. C’est pourquoi il sont aujourd’hui protégés par la Loi sur la conservation des milieux humides et la Loi sur la qualité de l’environnement. De même, la Ville de Laval a désigné en 2020 la plupart des marécages présents comme des milieux humides d’intérêt en vertu du règlement de contrôle M.R.C.L.-11. Cette désignation doit théoriquement empêcher tout développement à l’intérieur de ces milieux, assurant de facto leur conservation à long terme.

 

 

 

En effet, ces milieux humides...

  • Constituent un habitat d’importance pour la biodiversité;
  • Tempèrent les îlots de chaleur formés par les quartiers adjacents;
  • Rechargent les nappes phréatiques nécessaires à l’agriculture;
  • Retiennent et filtrent l’eau du ruisseau Barbe avant qu’elle ne coule jusqu’à la rivière des Mille-Îles;
  • Réduisent les surverses dans le réseau d’égouts liés à la station d’épuration de Fabreville;
  • Séquestrent du carbone.

 

Les milieux terrestres de cette forêt ne font quant à eux partie d’aucun périmètre de protection, qu’il s’agisse d’une désignation de boisé d’intérêt municipal ou métropolitain, ou d’une Zone d’aménagement écologique particulière (ZAEP). Depuis de nombreuses années, le CRE de Laval demande d’ailleurs que cette situation soit corrigée afin que la conservation de ce territoire soit prise en compte dans la planification territoriale.

 

Heureusement, malgré un zonage industriel et résidentiel, seuls quelques petits lots du cadastre sont désignés comme des terrains structurants à construire au Schéma d’aménagement et de développement de la Ville de Laval (SADR-1). L’avenir de ce territoire d’exception reste donc incertain et une veille des projets qui pourraient y être proposés doit être menée afin d’en assurer la protection.

 

 

Publications

 

Communiqués

3 octobre 2022 - Le jugement de la Cour suprême n’empêche pas Laval de protéger le boisé du ruisseau Barbe

31 mai 2022 - Le milieu naturel du ruisseau Barbe est menacé par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques

 

Articles de journaux

12 décembre 2022  - Milieu naturel du Ruisseau Barbe: entente inattendue - Courrier Laval

12 décembre 2022 - Dénouement dans le dossier du milieu naturel du ruisseau Barbe - L'Echo de Laval

12 décembre 2022 - Ruisseau Barbe: Laval protégera l'essentiel du site - La Presse

15 septembre 2022 - Ruisseau Barbe: la Ville « savait depuis 2019 et n’a rien fait » - Claude Larochelle  - Courrier Laval

1er septembre 2022 - Rassemblement pour la protection du boisé du ruisseau Barbe  - Courrier Laval

30 août 2022 - Des Lavallois s’unissent pour protéger le boisé du ruisseau Barbe - La Presse

22 juillet 2022 - Il est minuit moins une pour le ruisseau Barbe - Courrier Laval

24 juin 2022  - Pétition pour protéger l’écosystème du ruisseau Barbe  - Courrier Laval

31 mai 2022  - Menace sur le milieu naturel du ruisseau Barbe - L'Echo de Laval

 

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